mercredi 29 décembre 2010

Parmi les réalités de la vie

il y a le fait que la secrétaire de mon gynéco n'avait la meilleure des nouvelles à m'apprendre et, sur une note plus cocasse, que mes voisins d'en face viennent de découvrir que s'ils se promènent nus dans leur appartement, tout rideaux ouverts, je peux les voir. Surement qu'à leur plus grand dam, ils devront composer avec le fait que mon bureau fait face à ma fenêtre, qui elle fait face à leur appartement de l'autre côté de la rue.

mercredi 8 décembre 2010

Parmi les choses que je n'aime pas

Le message que l'assistante de mon gynéco a laissé sur mon répondeur. Seulement un :«Mme. X, ici Mme Y, l'assistante du Dr. Machin Chouette, veuillez me rappeler s'il vous plait». Sincèrement c'est pas comme si ça me plaisait de lui retourner son appel mais je n'ai pas vraiment le choix. Alors je vais mettre mes culottes de grande fille et prier le ciel pour que la nouvelle soit bonne au minimum.

lundi 6 décembre 2010

Wrap-up partie 1

Ma rémission est terminée depuis douze jours. J'ai eu le temps de présenter Monsieur à ma soeur et mes parents et de préparer un souper cinq services pour mes amis et moi afin de célébrer l'heureux événement. Ça en plus de la vie de tous les jours. Donc, depuis douze jours, je n'ai pas vraiment débuter les wrap-up des cinq dernières années. En fait, en y réfléchissant, je constate que je vais devoir faire un post-mortem de "moi avant la tumeur" et de "moi depuis la tumeur". Je crois que cette méthodologie va être plus efficace, constructive et va me permettre de vraiment bien remettre les choses en perspective.

Dans la période de "moi avant la tumeur", j'étais une jeune femme qui voulait être une adulte bien avant l'âge. À l'adolescence, mes amis étaient pour la plupart plus vieux que moi et, lorsqu'ils apprenaient mon âge, ils avaient toujours un peu de mal à le croire. On me disait souvent que j'étais plus mature et que j'avais l'air plus vieille que mon âge. À force de me faire dire ça, je l'ai cru et je m'efforçais de le demeurer. Et qu'est-ce que j'ai pu y croire! Jo et moi en parlions je ne me souviens plus quand. Nous repensions à nous lorsque nous étions un couple. Lorsque c'était le cas, je nous trouvais tellement en avance sur notre âge, tellement adultes. Maintenant, lorsque j'y repense, je me rends compte que j'avais 19-21 ans et lui 22-24. Nous étions des ti-culs. Jo était d'accord avec moi lorsque nous nous remémorions ce temps jadis. Je me souviens que, rapidement après mes dix-huit ans, je ne voulais plus vraiment sortir dans les bars parce que je me disais que je l'avais déjà fait, que j'avais vu ce que c'était et que j'avais fait le tour. J'étais prête à passer à autre chose. Je sortais à peine de l'adolescence et je voulais rencontrer au plus vite le gars avec qui j'allais passer ma vie, et au plus vite vivre quelque chose de sérieux avec lui. Faire des projets, aller habiter avec lui, être sérieuse... vivre la "vraie vie" quoi! Il m'a fallu une grosse peine d'amour, une perte de repère totale pour renouer avec l'adolescence que j'avais plus ou moins vécu. Trop occupée que j'étais à sauter des étapes.

Dans la période de "moi avant la tumeur", je vivais à fond de train de peur d'oublier de faire quelque chose ou de rater ze party. À l'adolescence je courrais tous les party et ça c'est pas mal poursuivi au cégep cette attitude. J'avais peur d'arriver à l'école un matin et apprendre que j'avais raté LE party de l'année ou bien que la dernière soirée au bar était la plus cool depuis belle lurette mais que je n'y étais pas parce que je travaillais ou, pire (pour un ado), parce que je passais du temps avec mes parents. Avec le temps cette manie est devenu une course à la perfection. Être une super woman. Aller à l'école, créer des oeuvres intéressantes, travailler presque à temps plein (ahhh mes années d'études en photo!) tout en ayant un appartement propre, un frigo bien rempli et une belle relation amoureuse saine et équilibrée comme le pain que je mettais dans mon assiette. En fait, le plus souvent ça m'emmerdait d'aller dans les partys (du temps du 2e DEC) parce que je travaillais tellement en plus des 30 heures de cours que j'étais brûler. Mais, pour être la fille la plus cool, je me faisais une obligation de suivre mon chum cool dans les soirées. Notre relation avait des hauts grandioses mais les bas suivaient assez régulièrement également. Disons que ce n'était pas toujours facile d'avoir un équilibre, que l'appart était loin d'être en ordre et que nous ne mangions souvent des plats congelés.

Dans la période de "moi avant la tumeur", je ne m'accordais pas le droit à l'erreur. Je m'obligeais à être parfaite. L'employée parfaite, la blonde parfaite, l'étudiante parfaite. À vouloir être parfaite je suis devenue exigeante et par moment presque tyrannique. Envers moi-même et les autres aussi. Alors je me fâchais contre moi parce qu'en étant tyrannique je n'étais pas parfaite. Thank God pour m'avoir fait pèter un plomb. J'en avais franchement de besoin. De ça ainsi que de la tumeur. Sincèrement, je ne sais pas combien de temps j'aurais continué sur ce rythme là. Combien de temps j'aurais mis avant de me défenestrer.

La tumeur m'a obligé à prendre un temps d'arrêt, à réfléchir et à remettre en question des choix de vie que j'avais plus ou moins choisis. J'ai pu en faire de nouveaux après avoir décrété ce que je souhaitais et ne voulais pas dans ma vie. Ça fait 5 ans que j'essaie le plus possible de les respecter. Par contre, certains choix que j'ai fait par la suite font en sorte qu'il est de plus en plus difficile de vivre selon les règles que je me suis édictée il y a cinq ans. Je me sens à la croisée de certains chemins et je vais devoir prendre quelques décisions. Certaines très importantes.