lundi 13 septembre 2010

Raisons et explications

Je l'ai mentionné dernièrement dans un billet, je fréquente quelqu'un. Désolé, toujours pas d'inspiration pour le surnom. Donc, moi et Lui (ça va faire office de surnom temporaire) nous nous fréquentons depuis quelques mois, tout deux connaissons la nature de notre relation et tout deux sommes très heureux ensemble. Mais nous ne sommes pas un couple.

Cet état de fait agace bien des gens dans mon entourage. Ceux que ça n'agace pas me disent de faire fi de ses commentaires et, comme je me le dis régulièrement, il n'y a que Lui et moi qui savons réellement ce qu'il y a entre lui et moi.
Ce n'est pas un scoop mais je suis toujours un peu troublée de le constater; cette situation m'a fait prendre conscience à quel point les gens ne se mêlent pas leurs affaires et à quel point le "non conformisme" peut encore déranger. Je m'explique: Lorsque je dis que je fréquente quelqu'un très souvent on me répond: «Tu as un chum». Ce à quoi je réponds que non, Lui et moi ne sommes pas un couple mais que nous nous fréquentons. Alors la conversation continue, parce qu'il n'y a pas pire argumentateur que la personne qui ressent le besoin irrépressible d'apposer une étiquette sur tout. Les choses, les gens, les relations, etc. On me pose des questions: «Depuis combien de temps est-ce que Lui et moi nous nous fréquentons»?, «Combien de fois par semaine nous nous voyons»?, «Est-ce que nous sommes exclusifs»?, «Est-ce que nous avons rencontré les amis de l'autre»? et ainsi de suite pour encore une très longue liste. Étant donné que dans mon cas nous nous fréquentons depuis plusieurs mois, que nous nous voyons 2-3 fois par semaine et que je connais ses amis et qu'il a rencontré quelques uns de mes amis et croisé des membres de ma famille, le verdict est unanime: je suis en couple.

Mais non, je ne le suis pas et je vais vous dire pourquoi. Parce que malgré le fait que j'aime le garçon en question et Lui aussi est amoureux de moi, nous ne voulons pas être en couple pour le moment. Et ce n'est pas par désir d'aller voir ailleurs. Nous avons discuté de cette portion de la question. Les raisons se situent ailleurs. Je ne vous parlerai pas de ses raisons parce que ce serait déplacé de ma part. Par contre, je peux vous parler de mes raisons. Je ne veux pas être en couple tout de suite avec lui parce que je veux apprendre à me connaître encore.

Le fait est que, par le passé, j'ai cru très souvent tombée amoureuse. Je me suis rendue compte que je confondais désir, amour et ce que je souhaitais que l'autre soit. Mais surtout espoir de ce que je croyais vouloir être. J'ai fréquenté des hommes qui étaient totalement mes opposés et pour lesquels je me suis efforcée de devenir une personne que je n'étais pas. Mes histoires d'amour se sont pratiquement toujours déroulées de la même façon: je tombais amoureuse du gars inaccessible, je réussissais à le faire tomber pour moi et ensuite je tentais de devenir ce que je croyais qu'il souhaitait que je sois. En bout de ligne le gars du moment ou moi nous nous rendions compte que ça ne fonctionnait pas et c'était la rupture. En 2008, au petit matin de mes 25 ans, avec Mi, nous avions commencé la rédaction de la liste des qualités que devrait avoir mon homme idéal. Liste que j'ai amélioré et agrémenté dans les mois qui ont suivi. J'y ai cru longtemps à cette liste, j'y ai cru jusqu'à un soir de l'automne dernier. J'étais partie courir et, sur le chemin du retour, je me suis arrêtée sur le petit pont qu'il y sur la piste cyclable près du fleuve. J'essayais de comprendre pourquoi le départ de mon G.O. me faisait aussi mal et j'ai constaté à ce moment là que les qualités qu'il avait et que j'aimais tant était celle que je voulais avoir. Je me suis rendue compte que la plupart des caractéristiques que je recherchais chez un homme était en fait ce que je souhaitais être comme personne. À partir de ce moment là, j'ai décidé d'arrêter de chercher ailleurs et j'ai préféré travaillé sur moi-même afin de devenir ce à quoi j'aspirais.

J'ai donc commencé à me départir tranquillement de mon personnage de fille blasée (ou du moins le plus possible) et à m'interroger sur la personne que j'étais. Le bon et le moins bon en moi. J'ai commencé à faire du ménage dans toutes les sphères de ma vie. Ça fait environ un an que j'apprends et que je vis avec moi-même. Que je détermine ce que je veux pour ma vie personnelle et professionnelle. Comme je suis une grande indécise, ce n'est pas toujours évident. J'ai 27 ans et je ne suis pas encore tout à fait certaine de ce que je veux faire quand je serai grande. Ça peut donner une idée en ce qui concerne ma nature d'indécise.

Pour en revenir au couple, je ne suis pas encore certaine de ce que je veux comme relation de couple parce que je ne sais pas comment ma vraie nature se comporte en couple et ça me donne un peu le vertige. Alors je désire ne pas presser les choses et les gérer au fur et à mesure qu'elles se présentent. Je veux surtout que Lui et moi puissions établir nous même nos règles et paramètres de couple. Pas ceux pré-mâcher qu'on entend trop souvent mais bien les nôtres. Ce que nous désirons, acceptons, ne tolérons pas, où nous voulons aller et dans combien temps? Est-ce que l'on se donne un barème temporel ou est-ce qu'on laisse venir les choses naturellement? Déjà, à la dernière question, je connais des gens qui me diraient qu'il faut établir des limites de temps parce que sinon, comment on fait pour savoir qu'on perd pas notre temps, hein??? J'ai déjà été des leurs et il m'arrive de l'être encore. Mais j'essaie de garder en mémoire que pour tous les plans quinquennaux que j'ai élaboré, qu'à chaque fois que j'ai essayé de contrôler l'incontrôlable, la vie a bienveillamment bousillé mes plans. Maintenant, ma seule mesure de perte de temps est la suivante: Est-ce que j'ai l'impression de perdre mon temps? Présentement la réponse est non. J'espère qu'il en sera toujours ainsi. Et si, un jour, cette magnifique histoire devait se terminer, j'aurai de la peine. Je pleurerai, j'aurai l'impression que la fin du monde est arrivée et tout ce qui vient avec une peine d'amour mais je ne crois pas que je regretterai d'avoir vécu cette relation à ma façon, la sienne, la nôtre.