vendredi 5 décembre 2008

Orion

Minuit trente, dommage que je doive aller me pieuter. Pas parce que j'aurais aimé continuer à faire la fête mais parce que j'aurais aimé rentrer à pied avec Nord de Dumas dans les oreilles et la beauté de Montréal endormi devant mon regard toujours aussi éblouit.

Ligne verte. Direction Angrignon. Je rentre dans mon Sud-Ouest; je rentre dans mon St-Henri. Station Atwater. Coup de tête et envie irrépressible d'aller faire prendre l'air à mes idées. Depuis trop longtemps qu'elles tournent en rond dans ma tête sans parvenir à trouver la sortie. Je me rends donc à mon quadrilatère d'inspiration niché entre un boulevard et une autoroute. Même si je m'étais dit que je n'y reviendrais pas, que ce lieu me rémémorait trop de souvenir, je ne pouvais empêcher mes pas de m'y conduire. Passer à l'ouest titille mes tympans et mon imagination. Steve! Sauras-tu un jour à quel point ta musique m'inspire? Le nez bien niché dans les étoiles, le vent me mord les joues. Je repère un trait étoilé en 45 degrés et ça m'est venu naturellement. J'ai su à ce moment là ce que je devais faire. Rentrer à la maison et m'asseoir afin d'écrire; afin de devenir la personne que je veux être. Même si ça me fait peur. Même si je dois boucler la boucle de mon deuil. Même si je dois terminer mon roman et assumer de le soumettre à des maisons d'édition. Rentrer à la maison pour réussir à me trouver moi-même et à m'aimer pour ce que je suis.

Je descends l'avenue Green et je me sens portée par ce souffle d'inspiration (et la musique de Dumas). Je me rends compte que je vis une partie de mon adolescence au début de mon âge adulte. Sans doute parce que j'ai passé mon adolescence à être une adulte. Que depuis trop d'années je vis avec mes convictions sans trop les ébranler. Je relève les yeux au ciel et je retrouve la ceinture d'Orion. Un peu plus tôt, sur le terrain de foot, lorsque je l'avais repéré, j'avais pensé à ce jeune homme et à cette nuit du début du mois de septembre. Une nuit noire passée à conduire et à la chercher sans jamais la trouver. Lui qui avait été le premier à ébranler mes idées préconçues. Lui qui m'avait rappelé quelque chose que j'avais apprise il y a longtemps: la vie nous réserve toujours des surprises et on ne peut que les prendre comme elles viennent.

Je suis presque chez moi et mes joues sont froides des baisers de la brise hivernale. Je sais désormais ce que je dois faire. Je dois partir. Partir pour me reconstruire; partir pour me retrouver. Et revenir peut-être... un jour.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu m'as manqué de 2 ou 3 heures on dirait... :)

Moi je pense aux renards... Et il me prends des envies "d'éternité"...

Écrire... tu dois continuer!