lundi 6 juillet 2009

Cogitations

J'ai beaucoup réfléchis depuis mon dernier billet. Mi m'a écrit au sujet de ce dernier et elle m'a mis en perspective des raisons qui expliquent mon mal-être, désarroi, appeler ça comme vous le voulez. Mais je n'ai pas cessé de me questionner pour autant. Je repense encore à la personne que j'étais il y a cinq ans. Il y a cinq ans, j'étais photographe... ou j'essayais de le devenir... sans grand enthousiasme pour être honnête. Pourtant, j'avais aimé ça faire de la photo. J'en faisais régulièrement lors de mon premier DEC avec mon copain de l'époque. Lors de ma dernière année, j'ai décidé de me réinscrire au cégep mais en photo cette fois. Mon copain et moi avons rompu par la suite et ça n'a plus été pareil. J'ai longtemps cru que j'aimais la photo parce que c'était quelque chose que j'avais en commun avec mon ex copain. Finalement, après deux ans et demi de cours collégial en photographie où je me rendais à l'école de reculons tous les matins, après une seconde rupture douloureuse et après bien d'autres péripéties, je me suis rendue compte que la photo serait désormais un passe-temps pour moi et non pas une façon de gagner ma vie.

Il y a cinq ans, j'étais souvent maussade pour ne pas dire pessimiste. Je me souviens m'être déjà dis que ça ne devait pas être donné à tout le monde de rencontrer l'amour de sa vie et que, donc, peut-être que je faisais partie de ces gens-là et que je devrais me faire à cette perspective. Ça vous donne une idée? Je riais d'une collègue qui disait régulièrement que la vie est un combat mais combien de fois je me le suis dit en le pensant réellement. Combien de fois ai-je pensé à mon avenir et me sentais prise d'un vertige car je ne voyais rien. Si souvent j'ai eu davantage l'impression d'assister au déroulement de ma vie plutôt que de la vivre réellement. Toutes mes heures de sommeil perdues à planifier ma vie et à faire des plans B au cas ou la première idée ne fonctionnerait pas. Il y a cinq ans, je vivais constamment en mode de survie. Il aura fallu une thérapie pour me montrer la voie à suivre et une tumeur pour me donner le courage de m'y engager. Car je me rendais finalement compte qu'il est impossible de tout prévoir; la vie trouve toujours le moyen de nous surprendre.

Je repense à la personne que j'étais il y a cinq ans parce que je ne veux pas refaire les mêmes erreurs. Je ne veux plus être un poids pour certains membres de mon entourage, je ne veux pas que mon humeur soit la cause de ma solitude. Parfois j'ai l'impression que cette personne pessimiste au mauvais caractère est devenue un personnage qui me colle à la peau. En fait, c'est en majeure partie un personnage. Et j'ai de la difficulté à le laisser filer car j'ai encore de la difficulté, par moment, à assumer pleinement qui je suis devenue et ce que j'attends de la vie. Lorsque je regarde en avant et que je me prête au jeu d'imaginer où je serai dans cinq ans (question que l'on craint tous en entrevue d'embauche), je ne panique plus lorsque je constate que je n'en ai aucune idée; je trouverai toujours un endroit où aller et un projet à réaliser. Je me rappelle ce que Miss Dinucci m'a si bien enseigné: si je suis mon instinct, je peux difficilement me tromper. Il me suffit simplement d'avoir confiance en moi ainsi que le courage de mes ambitions.

Aucun commentaire: