mercredi 2 juillet 2008

Les deux pieds dans l'eau rouge, j'ai brisé mes gougounes

1er juillet 9h30, je suis sur un lendemain de veille lorsque je me fais réveiller par le téléphone. La secrétaire de mon oncologue s'inquiète du fait qu'ils ne m'ont pas vu dernièrement. il faut dire qu'on se voit généralement au six mois et que là ça en fait presque neuf. Ils sont bien gentils, mon oncologue et sa secrétaire, mais pour être honnête, je ne m'ennuie pas vraiment d'eux.

Ma journée s'est déroulée au ralenti sans doute à cause de mon manque de sommeil et de l'abus d'alcool de la veille. Si ça n'avait été que de moi, je me serais couchée à huit heure ce soir. Mais bon, j'avais dit à mes copines que j'irais voir Bran Van au Jazz avec elles et l'idée de peut-être rater LE show du festival me poussèrent à prendre le métro jusqu'à la Place des Arts. Grave erreur! Putain qu'il y avait du monde!!! Infernal est sans aucun doute le meilleur qualificatif de l'esplanade ce soir. En tentant de me rendre au point de rendez-vous (devant les fontaines) je me suis rendue compte que je ne pourrais passer une soirée complète entassée dans une foule d'au moins soixante mille personnes. J'ai mes limites! Cherchant un moyen de me sauver, je me dis que, géographiquement, je suis plus près de Ste-Catherine que d'une bouche de métro. Je décide donc de me rendre à la dite rue malgré le fait que tout le monde soit plus serré que des sardines, c'est pas peu dire... Rendu à la fontaine, je ne vois pas mes copines mais constate que le bassin de la fontaine n'est pas profond. Je roule donc le bas de mes jeans et commence à marcher dans le bassin. J'avance à pas de tortue à cause de la succion tellement forte que mes gougounes en rendent l'âme à peine le premier quart franchi. Je les enlève et commence à avancer plus vite; fort heureusement parce que des agents de sécurité me poursuivaient dans le bassin.

Une fois rendue à l'autre bout, je suis tombée sur des monsieurs anglophones et crétins qui ne voulaient pas que je sorte du bassin parce que, selon eux, je ne méritais que de me faire expulser du site. Ils ont fait un drôle d'air lorsque je leur ai dit que c'était exactement ce que je désirais. Ils m'ont donc laissé sortir à temps et j'ai pu me sauver tout en voyant les gardiens de sécurité qui me cherchaient mais moi je trottinais déjà (dans la mesure du possible) vers le Aldo de l'autre côté de la rue. Il était évidemment hors de question que je rentre chez moi pieds nus. Les rues de Montréal ne sont pas toujours des plus propres, dois-je le rappeler? Je semble être tombée sur une vendeuse de dix-huit ans junkie au magasin mais bon, elle m'a tout de même trouvé des sandales pas trop chères (genre 20$ au lieu de 60$!!! Crisse on s'entend tu pour dire que les sandales du Aldo valent pas 60 balles même si elles sont en cuir, faites en Italie avec amour et tendresse, on sait qu'avant la fin de l'été elles vont être scrap. Su ce je termine ma montée de lait éditoriale contre les chaussures d'Aldo). Je suis rentrée à pieds jusqu'au Upstairs histoire de pouvoir tout de même écouter du jazz dans ma soirée... et peut-être bénéficier d'un merveilleux tour du destin...

...Le merveilleux tour du destin c'est que la musique était vraiment incroyable. Je suis rentrée seule avec ma tête pleine d'idées pour mon premier livre, le coeur léger comme un ballon de fête d'enfants, les yeux rivés dans les étoiles du ciel montréalais.


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